Qui peut prétendre parler de Hip-Hop Kamer sans faire allusion à Mastah Suprêm (Doro Supra) ? Au vu de son parcours, il s’impose au fil des années comme une référence incontournable dans le milieu Rap Kamer. Poète révolutionnaire urbain, réalisateur, producteur, partenaire de différents projets et propriétaire d’un label en création, le MC a rapidement progressé en marge des normes habituelles.
En 2018, Dorosupra reste l’un des artistes les plus doués de la scène hip-hop nationale. Son talent lui permettra de signer en 2010 un contrat avec le prestigieux label Soundright Music International, label affilié chez Konvict Muzik Group; contrat qui lui permettra de réaliser des featuring avec des artistes internationaux tels que Shyheim & Killah Army ( Wu-Tang), Enza (G unit South/ Dj Flypcide), Matt Houston, Monseigneur Mike, Cashis (Shady Records), etc…. Il enregistre son 1er street-album « Yes We Can’t » (Mars 2010-succès d’estime). Il possède un style très personnel; jamais un rappeur n’avait su assembler et partager des émotions avec autant de feeling et d’exactitude; à la fois égotrip, mélancolique mais toujours plein d’espoir ses titres comme « Ma part d’ombre », « A-free-can Gangster » ou « Serious Business » ont touché toute une génération.
En un street-album, il a imposé sa marque. Les années et les projets qui suivront démontrent tout le potentiel que possède cet artiste et confirme tous les espoirs mis en lui. Il est 2nd au concours « Le Rêve Africain » en Afrique Centrale en 2010, sa mixtape officielle « Illuminahit » sera le premier projet au Cameroun à rentrer en digital via le label AfricaBox Production/Believe Digital. Le résultat est meilleur aux attentes: près de 6.000 pièces numériques à ce jour.
Avec une bonne trentaine de collaborations sur différents projets d’artistes locaux et internationaux, des participations sur des compiles (Illicites Propos 2, Hustle & Flow vol.1,2,3, Kamer BOSS), le rappeur dessine son chemin, loin de toute concurrence, se positionnant comme l’un des Mc’s les plus attendus dans le futur: des titres tels que « Fais tourner les bails », « Show Biz », ou « Gangster Shit » résonnent encore aujourd’hui comme des hymnes.
Guest Star au Festival international Hip-Hop Rapandar au Sénégal en 2011 & 2013, invité à l’évènement « Faites de l’éthique » à Paris en 2011, nominé sur différentes cérémonies d’awards, etc… le succès d’Illuminahit prouve que le travail sur la durée porte ses fruits, et ce sans l’aide des gros réseaux FM & TV. DoroSupra démontre sans peine qu’il fait parti des artistes les plus innovants de la scène urbaine camerounaise. Rien n’arrête le Mc dans son ascension ; il n’a aucune limite, et sa musique peut virer du rap, au coupé décalé ou à l’afrotrap sans toutefois se perdre. Comme il le dit lui-même : « ni underground, ni hardcore, ni afrotrap mais juste hip-hop ». Avec des références de Bob Marley à Tupac en passant par les têtes brûlées, DoroSupra appartient à cette race très rares de Mc’s complets, aussi excellents en studio qu’en concert. Désormais, signé sur son propre label « LA LAVERIE », et en distribution chez Add Ventures Music (label de Chris Gotti, ex. Murder Inc) il travaille sur une série de EP et un album.
Aujourd’hui Dorosupra représente avant tout l’un de ces jeunes ayant réussi à se frayer une place tant dans la musique que dans la société. De par sa réussite d’une part, par son caractère indomptable , et sa qualité d’entrepreneur d’autre part. Si l’artiste n’est pas apprécié, aucun critère objectif solide ne permettant d’affirmer que les autres ont raison, il peut toujours se considérer comme incompris. Envisagé sous cet aspect, la création est bien une fuite de la vie quotidienne, une fuite des réalités sociales, des échelles hiérarchiques, une fuite dans l’imaginaire.